14 déc. 2008

LES CONTES D'YVETTE


La Villazonista Yvette asistió a la representación de
Les Contes d'Hoffmann del dia 10, y ha aceptado la petición de compartir con nosotros sus impresiones y unas fotos.
MERCI BEAUCOUP!

Je suis comme vous Térésa, je préfère la version Oeser des Contes qui se termine par le chant de la Muse veillant sur le sommeil d'ivrogne de son amour d'Hoffmann'.On peut penser qu'elle sauve le poète en l'inspirant après sa détresse amoureuse de ces trois échecs." Là aussi les actes peuvent s'interchanger ,mais je préfère la version Oeser où Nicklausse étudiant-muse suit toutes les avantures de son protégé pour le conseiller et enfin sublimer ses malheurs par ce chant de l'épilogue qui effectivement m'a manqué ce soir du 10 XII au ROH:"on est grand par l'amour et plus grand par les pleurs'.

Encore une préférence pour moi parceque c'est plus dramatique : l'acte d'Antonia avant celui de Giulietta, car finir sur l'acte de Venise où le reflet du poète part avec cette courtisane au bras de Dappertuto,immonde diable pervers paraît plus fort et dramatique, là il perd son amour comme pour Antonia, mais aussi son âme. Donc il a
besoin des couplets consolateurs de la muse dans l'épilogue, où pris de vin il ne reconnait même pas Stella au bras de Lindorf, image emblématique du mal qui a poursuivi le poète dans toute sa passion amoureuse pour La Stella.

Mis à part ces petites frustrations (les contes vus à Bastille le 23 /07 suivaient ce meilleur découpage dramatique et musical à mon goût, mais hélas Rolando n'était pas là ..),maintenant, j'en viens au grand bonheur de cette production: la mise en scène fouillée, costumes flamboyants de tous les protagonistes choeur, danseurs chanteurs. Les tableaux sont pleins de détails merveilleux qui permettent de sentir le 'gothique' de ces Contes, ce fantastique de l'imaginaire, cette époque où on faisait tourner les tables pour réveiller les esprits, où il était bien vu d'avoir un cabinet d d'alchimie , et là quel régal ce tableau chez Spalanzani!Il y a même une Mongolfière ! J'ai adoré le traitement de la poupée , aucune vulgarité, aucun geste déplacé, rien à voir avec l'outrancielle mise en scène de Bastille pour cet acte d'Olympia qui en devient dérisoire on en perd le sens de la musique. Ici les vocalises furent splendides, rien de l'hystérie orgasmique de Bastille 07. Beaucoup de style dans la mise en scène et dans les rôles c'est ce que je retiens par rapport à ce que j'ai vu jusqu'ici.

Quant aux chanteurs, eh!bien! du bonheur ! de la subtilité du beau chant ! autant de clefs pour cette soirée; Si je vous dis qu' Hoffmann a été comme jamais je n'ai vu Hoffmann ? L' élégance de son chant et de son jeu : je pense alors à un artiste que j'ai vu au théâtre,dans Lorenzacio, j'étais adolescente alors, et je n'ai pu l'oublier depuis, Gérard Philipe. Rolando Villazon fera date dans ce rôle comme Gérard Philipe dans Loranzacio. Peut-être vous ne me suivez pas dans ce parallèle .C'est mon sentiment de l'excellence de ces deux artistes, je voulais que cette comparaison permette de comprendre ce que Rolando Villazon fait sur scène dans ce rôle. Au troisième acte qui ce soir là était celui d'Antonia sa voix était crémeuse, ses aigus faciles , amples , son jeu plein de douceur. Il colle à tous les aspects de ce rôle, naîf, cynique, totalement romantique, perdu dans l'alcool, acteur complet sans outrances et tensions.

Cet opéra donne une grande part à la voix de mezzo , j'ai un grand faible pour tous les airs de Nicklhausse,en particulier celui-ci où elle rivalise avec le premier violon, sa romance : vois sous l'archet frémissant vibrer la boite sonore entends le céleste accent De cette âme qui s'ignore.... C'est l'amour vainqueur! Poète donne ton coeur! Elle console tes pleurs. Kristine Jepson là m'a séduite et j'ai commencé les applaudissements !!!Gidon Sacks est la parfaite incarnation du vilain diable sous d costumes et masques d'une richesse de tons et de matières dans les noirs et gris superbes . Il a la voix du rôle lui aussi ,des graves amples et des inflexions vraiment diaboliques , un rire mémorable.Il est aussi mon préféré dans ce rôle. Un peit coup de chapeau à la tenue de l'orchestre, le violoncelle solo, l'admirable flûtiste qui elle aussi a tant dialogué avec Antonia .

Une très belle soirée d'un de mes opéras préférés, auquel je pense souvent pour toute les implications qui vont bien au-delà du rire facile et des aspects pom pompom de la musique d'Offenbach.Il y a là des bonheurs aussi divins que ceux de Mozart,et, servis par la voix de Rolando, tout cela est inoubliable ! Inoubliable aussi l'atmosphère de Noël des décorations du Royal Opera House, je joins quelques photos authentiques mais hélas bien médiocres! Voilà Rolando aux saluts, très très touchant ...J'étais loin, mais qu'importe!

Besos Rolanderos mes amies(is) du Licèu!
(je n'ai pas attendu les artistes, il faisait très froid, j'étais aussi un peu malade, et ma cousine travaillait tôt le lendemain ! alors mes amies , vous direz à Rolando que je l'aime pour tout ce qu'il apporte à cet Art quand vous le verrez !!!)