La chronique et les photos de Catherine :
UN FEU D'ARTIFICE VOCAL !
Après les trois premiers concerts triomphaux de cette tournée de Rolando et Kate Lindsey, j'étais très impatiente d'assister -(pour la première fois)- à ce programmme, à la Tonnhalle de Zurich qui brillait de mille feux pour accueillir un public fort nombreux.
Je ne peux qu'insister sur l'éclat de cette superbe soirée où chacun des deux protagonistes a donné le meilleur de lui-même, tant individuellement que lors des duos, brillamment accompagnés par l'Orchestre philharmonique Bohuslav Martinu, sous l'énergique direction du maestro Guerassim Voronkov.
J'ai pu écouter en live, également pour la première fois, la merveilleuse Kate Lindsey dont le timbre chaud, l'infaillible technique et la subtilité des interprétations m'ont enchantée.
Rolando, en très bonne forme, s'est montré à l'aise dans tous les registres et a conquis le public grâce à sa puissance, son chant nuancé et son expressivité bouleversante.
Si je devais faire un choix de mes préférences parmi ce riche programme, (inchangé depuis Zlin), je citerai l'air de Kleinzach "Les Contes d'Hoffmann" (Offenbach) chanté et mimé par l'extraordinaire Rolando, l'air d'Irène "Bajazet" (Vivaldi) modulé divinement par Kate et le duo final d'"Otello" (Rossini) où se sont affrontés les deux talentueux artistes lors d'un duel puissant : la montée progressive du drame inévitable accentué non seulement par la musique mais aussi l'émotion de Desdémone, le regard plein de larmes exprimant la frayeur de sa fin proche, face à la brutalité d'Otello, aveuglé par sa jalousie. Une tension dramatique rarement atteinte lors d'une version concert.