El día 2 tuvo lugar en el Schillertheater de Berlin la primera de las tres representaciones de L'elisir d'amore (las otras serán el 8 y el 15), con escena de Percy Adlon. Ésta fue, en 2002, la primera expericencia operística del director de cine, famoso sobretodo por su film de culto "Bagdad Cafe". Ya me ha llegado la crónica que hicieron conjuntamente, en su viaje de regreso a Paris, Catherine y Danièle. Muchas gracias a las dos y también a Anne por sus magníficas fotos.
Director musical: Antonello Allemandi
Director de escena: Percy Adlon
Escenografía: Frank Philipp Schloessmann
Vestuario: Kathi Maurer
Coro: Eberhard Friedrich
Adina: Anna Samuil
Nemorino: Rolando Villazón
Belcore: Alfredo Daza
Dulcamara: Alfonso Antoniozzi
Giannetta: Narine Yeghiyan
L'Elisir d'amore - Berlin 2 mars 2012
UN NEMORINO 100.000 VOLTS !!
Notre impatience était grande de découvrir cette production de l'Elisir créée à Berlin en 2002 par Rolando , et le Schiller Theater affichait complet. Le metteur en scène, Percy ALDON, inspiré par la Commedia dell'arte, y multiplie les gags à un tel rythme qu'il faudrait voir plusieurs fois le spectacle pour tous les comprendre et que cela donne parfois une impression de trop grande agitation, voire de désordre, particulièrement au niveau des choristes. Mais, globalement, grâce à l'implication de tous les artistes, les attraits sont nombreux , même si la gaîté se transforme souvent en folie. D'abord, il faut souligner la direction d'orchestre efficace et les choeurs parfaitement en place.
A. SAMUIL, ravissante Adina, plus ensorcelante que mutine, assez "pin-up", ne parvient pas toujours à contrôler la puissance de sa voix brillante et cela nous a fait regretter quelques demi-teintes.
N. YEGHIYAN, est une jeune et pétillante Giannetta.
A. DAZA, (copain de Conservatoire de Rolando), incarne un solide Belcore, malgré un début un peu incertain.
A.ANTONIOZZI, autoritaire et dynamique Dulcamara a un impact vocal et scènique certain.
Enfin, Rolando, omniprésent, vrai feu follet, est parfois difficile à suivre tant il se déplace avec vivacité... Dès son premier aria :"Quanto é bella", le charme opère et le public est conquis à 100%. Il nous offre une véritable leçon de théâtre : comment passer en quelques secondes du burlesque le plus échevelé(sans jeu de mots...) à l'émotion la plus touchante.
Lorsqu'il remplit sa poche de spaghettis, joue de la trompette à l'envers, s'enmêle dans son pull-over, fait semblant de tomber dans la fosse d'orchestre, court,, saute, danse, les rires fusent de toutes parts.
Avec Belcore, la complicité est totale lors du duo "Venti Scudi"où tous deux rivalisent de drôlerie, se livrant à une chorégraphie un peu grivoise, avec force mimiques et si, fugacement, Rolando accuse une petite faiblesse vocale due probablement au virus viennois, ils remportent tous deux un franc succès. Quand toutes les femmes se jettent sur Nemorino, totalement ivre, devenu riche héritier, il se soumet, ravi, dans une sorte de délire, à sa soudaine popularité jusqu'à l'explosion finale où il est jeté plusieurs fois en l'air dans un grand tissu circulaire.
Mais notre ténor aux multiples facettes sait aussi mimer, quasi immobile, la découverte d'un papillon, feindre de siffler durant le solo de flûte précédant l'aria d'Adina :"Prendi..."et nous transmettre d'un seul regard toutes ses émotions. Lorsqu'il supplie Adina, à genoux, de renoncer à épouser Belcore, il bouleverse l'auditoire qui reste suspendu à ses lèvres. Le même public muet qui, quelques secondes auparavant riait de bon coeur. Il capte l'attention de chacun avec un pouvoir extrême et lors de "la furtiva lagrima", chacun retient sa respiration dans un silence recueilli.
Comment ne pas succomber au charme d'un tel Nemorino dont la folie est si douce? D'ailleurs, les nombreux villazonistas présents n'étaient pas les seules "victimes" : après de longues minutes d'applaudissements, tout le public réserva une enthousiaste standing ovation à tous les artistes à laquelle participa activement Madame ANGELA MERKEL, placée au premier rang de balcon, tout près de nous, qui sembla subjuguée par Rolando du début à la fin. A tel point qu'elle eut "l'audace" d'"enlever" notre cher Rolando après le spectacle : son absence au rendez-vous des villazonistas qui l'attendaient pour le féliciter fut très regrettée ..
Nous attendons notre "revanche" et accepterons...un double "abrazo rolandero" de consolation... très prochainement.
A SUIVRE : La future carrière politique de Rolando. Comme il l'a suggéré récemment : "VOTEZ VILLAZON"!!!!!
Catherine et Danièle