20 févr. 2013

MOZARTWOCHE DE SALZBOURG, L’AUTHENTICITÉ AU SERVICE DE L’EXCELLENCE

autora: Gemma


Aún resuenan los ecos del éxito de Lucio Silla en la Mozartwoche, y aprovecho este post para compartir la bella pintura de Gemma (danke schön!) y también parte de una muy interesante crítica publicada en ResMusica, por Francoise Ferrand, con el título de MOZARTWOCHE DE SALZBOURG, L’AUTHENTICITÉ AU SERVICE DE L’EXCELLENCE


Avec ce Lucio Silla, Minkowski réalise un coup de maître à la tête de ses Musiciens du Louvre. Réussite intrinsèquement liée au choix du metteur en scène Marshall Pynkoski, du décorateur et costumier Antoine Fontaine et de la chorégraphe Jeannette Lajeunesse Zingg formant une équipe de stars du visuel: nous assistons, chose trop rare, aux noces de la mise en scène et de la musique. C’est une vraie redécouverte de la dimension de cet opéra, sa grandeur, sa charge poétique et émotionnelle. Les gestes des chanteurs et des danseurs (la musique de danse de Mozart existe) sont d’une densité qu’accentue l’économie de moyens, une main levée, un embrassement, et voilà la musique habitée par ce lyrisme des corps y compris lors des interventions du chœur (Salzburger Bachchor).
Pins et cyprès de Rome traités en silhouettes encadrés de colonnes aux proportions somptueuses occupent le fond de scène puis des portes de palais, closes, aux couleurs chaudes, sans oublier ce cimetière antique, aux urnes de marbre noir où les torches accompagnent le rituel de danseurs endeuillés. La nature et l’art imposent le silence. La vue est au seul service de l’écoute dans une exaltation mutuelle de ce qui s’entend et de ce qui se voit. Le livret de Giovanni de Gamerra convient à merveille au lyrisme propre à l’opéra séria. A la différence d’ Harnoncourt et d’autres chefs, Minkowski ne se permet aucune coupure dans les récitatifs, préservant ainsi la respiration de l’œuvre ; Mozart, que l’on sent à l’aise dans la durée de l’opéra séria, comme dans son unité, a besoin de l’alternance des récitatifs secs et accompagnés qui permettent aux airs, avec leur structure répétitive, de traduire longuement les affects. Le jeune compositeur a mis un soin infini dans l’adaptation de la musique aux mots, à la versification. Les chanteuses, Olga Peretyatko (Giunia), Marianne Crebassa (Cecilio), Inga Kalna (Cinna) et Eva Liebau (Celia) sont éblouissantes, avec en particulier, un art consommé du legato. L’air de Giunia, invoquant son père devant sa tombe, « Dalla sponda tenebrosa », d’une poésie racinienne et annonçant déjà Don Giovanni atteint un sommet du lyrisme. Au troisième acte, les adieux du couple avant l’emprisonnement de Cecilio surent bouleverser l’auditoire qui, au reste, envoya des ovations aux interprètes à la fin de chaque air ! Rolando Villazon (Silla) de violent tyran immature transformé en un prince clément, aimant son peuple sut avec quel art, incarner ce nouveau personnage : loin de se faire valoir, il est tout simplement descendu dans la fosse, parmi les musiciens ; il chante souplement, comme il ferait d’un air populaire, le retour à la démocratie, à la liberté ; hautbois et flûtes, assis au bord du plateau, l’accompagnent : c’est Orphée dont le chant transforme le monde, face à un espace immense contre le ciel, qui s’ouvre soudain, pour un dernier tableau fugitif aux douces couleurs de Canaletto.
Bien sûr, devant ces merveilles, les spectateurs sont d’autant plus enthousiastes qu’ils se sentent libérés à leur tour, heureux totalement, comme délivrés des déplaisirs d’interprétations irritantes tant de fois subies et bloquant l’écoute de la musique au lieu de la servir. Reprise au Festival d’été, sans doute une des plus belles productions de Salzbourg.

8 commentaires:

  1. My hope is that with the avalanche of praise this production has received, a recording of a performance from the Salzburg Festival this summer is forthcoming.

    What a triumph for everyone involved! Now let's preserved it for the world!

    Once again, an excellent job by Gemma at capturing Rolando's expression!

    Brilliant, everyone!

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  2. Gemma encore un tableau superbe merci .
    Critique élogieuse pour tous ,des danseurs au chef d'orchestre aux décors et costumes .Les chanteurs tous excellentissimes .

    Le point d'orgue l'interprétation brillante ,nuancée de Rolando .
    Succès largement mérité .
    Bravo

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  3. Preciosos los retratos de Gemma!
    y como Joanna, pregunto ¿habrá dvd?

    Abrazos villazonistas.

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  4. Danièle me avisó de que, en un comentario en Facebook, Olga Peretyatko dijo que probablemente si que se grabaria para DVD, en las funciones de este verano en Salzburg.

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  5. espérons fortement qu'un dvd naisse de cette superbe production ...

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  6. Merci beaucoup Gemma pour ce portrait particulièrement réussi de "Sillazon"
    Quel bel article de Françoise Ferrand qui a su retranscrire toute la beauté de cet exceptionnel Lucio Silla.
    Un grand souhait c'est que les fonctions de cet été soient filmées comme l'a déclaré Olga Peretyako.

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  7. Catherincita20/02/2013 11:29

    Merci pour ce magnifique rapport de F. Ferrand, d'autant plus appréciable que les critiques qui paraissent sur ResMusica sont souvent bien sévères.
    L'éloge détaillé et enthousiaste de cette production, pour tous les protagonistes, confirme ceux de la presse autrichienne et les commentaires de nos amis présents à Salzbourg et me donne encore plus envie de voir ce spectacle en DVD (s'il est réalisé)et, plus encore, sur scène cet été, si je parviens à obtenir une place, même si je ne suis pas fan de ce répertoire.VIVA SILLA !!

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  8. Teresa ya veo que no tengo que preguntar por el DVD, pues ya e leido tu respuesta.Gemma felicidades por el don que tienes es un dibujo precioso, un abrazo para todos

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