Como complemento a la entrevista para el Blog Villazonista de Arturo Chacón-Cruz, y como me consta que el tenor interesó muchísimo a los lectores, aquí tenéis otra entrevista publicada en enero en la revista Opernglas de enero, en alemán, que gracias a la traducción de Eléonore (merci!) os puedo ofrecer en francés.
LE PORTRAIT - ARTURO CHACÓN-CRUZ
Il
est une des plus grandes étoiles de montée de la scène d’opéra
internationale. Découvert et protégé par Plácido Domingo,
il chante Werther en janvier à Lyon, dans la première mise
en scène de Rolando Villazón. Mark Fiedler parle à lui.
Votre toute récente première a été « La Bohème
à Liège. Dans ces dernières années, Rodolfo est devenu un
des vos rôles de parade. L’opéra de Puccini a des airs et
des duos qui appartiennent parmi ceux les plus populaires
de tout le répertoire, les références historiques sont
impressionantes.Cela ne préoccupe pas un jeune chanteur ?
- Au départ, moi
aussi, je pensais à cela. On a Luciano Pavarotti et Mirella Freni dans les oreilles, on connaît
José Carreras et Plácido Domingo. Mais lorsque j’ai chanté ce rôle pour la
première fois sur scène, je pouvais sentir la tension avec laquelle les gens
attendaient « Che gelida manina ». Il y avait quelque chose dans l’air, bien
que ou plutôt parce que le public connaissait tellement bien la pièce. Je
n’avais pas cette expérience avec les oeuvres moins connues. Ce n’est pas
étonnant que Rodolfo soit un des plus beaux rôles de ténor, ou même le plus
beau.
Vous n’avez pas le trac?
- Non. Deux minutes avant de monter sur
scène d’opéra, j’ai une poussée d’adrénaline, mais cela m’aide plutôt à me
concentrer. C’est comme dans le sport : l’adrénaline, avec modération, donne ce
certain coup de pied. On a trop, on est complètement confus. Il est important
de trouver le juste milieu.
Rodolfo, c’est bien le rôle avec lequel vous
êtes indentifié le plus même sur les territoires de langue
allemande. Comment voyez-vous le public allemand ?
- Déjà à mon début en Allemange, à l’Opéra
Unter den Linden de Berlin, j’étais impressionné par le fait
combien le public allemand était attentif - combien il était
extroverti et capable de s’enthousiasmer. Depuis, je vois
toujours de nouveau, comment les Allemands se préparent
à un opéra. Dans beaucoup de pays méridionaux, les gens vont
à l’opéra pour s’amuser et pour se montrer en public. Ce
n’est pas que je suis contre l’ « entertainment », cela fait
aussi partie du théatre musical, cependant beaucoup de gens
ne connaissent pas du tout que de quoi la piéce pour
laquelle ils achétent un billet parle. Par contre, en Allemagne,
les gens investissent beaucoup de temps dans l’art
et la culture. A l’occasion d’un vol de Köln à Berlin,
j’avais un voisin de siége tellement plongé dans sa lecture, que
je lui ai demandé quel livre captivant il lisait? Il m’a
répondu : „Scènes de la vie de bohème“ d’Henri Murger. Le soir, il
est allé voir « La Bohème » à Berlin ...
Comment le public est-il dans votre patrie, au
Mexique?
- Complètement différent. Au Mexique, bien
que les gens prennent l’opéra moins au sérieux, le
public est, malgré cela, fantastique. Malheureusement lá, les
théâtres ne jouent des opéras que relativement rarement.
Autant que je puisse m’en souvenir, dans ma patrie, à
Sonora, dans le nord du pays, deux ou trois productions d’opéra au plus
ont été réalisées pendant ces deux décennies passées. C’est
naturellement différent à Mexico-City, cependant là
aussi, très souvent, des
représentations sont annulées pour des
raisons économiques et aussi politiques. Malheureusement les
responsables ont d’autres priorités.
En janvier, vous chanterez Werther à Lyon, à
savoir au début de metteur en scène de votre collègue et compatriote, Rolando Villazón. Comment cette collaboration
est-elle née ?
Connaissiez-vous Rolando personnellement déjà
auparavant ?
- J’ai rencontré Rolando pour la première
fois il y a déjà dix ans. Nous étions même ensemble sur la scène
– moi comme un jeune baritone dans le rôle du marquis dans
« La Traviata » et lui comme Alfredo. C’était à Mexico-City.
Ensuite, nous nous
sommes rencontrés régulièrement, une fois à
New York où j’ai participé à un concert au Carnegie Hall, et
récemment à Berlin où j’ai chanté Rodolfo et lui il a chanté
Lenski. Je suis très heureux que maintenant je sois son Werther
à Lyon. Le casting était purement accidentel. Il y a peu, j’ai essayé ce rôle
pour la première fois à Moscou. La production de Rolando sera donc ma deuxième
interprétation. Pour moi, Werther est le bon rôle au bon moment.
Vous n’avez pas un mauvais sentiment d’être
sous la surveillance scénique d’un ténor qui,
lui-même, a de grands succès dans ce même rôle ?
- On sent déjà une certaine pression des
attentes. Il y aura beaucoup de presse, et Rolando a bien sûr
une grande cour d’admirateurs. Evidemment, ils savent tous
qu’il ne chantera pas, mais au fond, il y en a qui le
verraient plus volontiers sur scène que moi. Cependant, moi, je ne dois pas
m’en préoccuper. Je suis
bien là, je me suis préparé très dur pour cette première, et je
présenterai au public un Werther qui sera différent de celui de Rolando, mais
qui touchera quand même les gens – au moins je l’espère. Je
suis convaincu que nous serons un formidable team.
Comment Villazón réalisera Werther
scéniquement?
- Malheureusement maintenant je ne peux pas
en dire beaucoup. Ce sera un Werther très passionné, un homme
de sentiment, et aussi un homme entre intellect et irrationalité. Quant à moi,
Werther de Goethe me fascine toujours. Il est déjà un homme très positif : il
aime la nature, les enfants, la poésie et, bien sûr - d’une manière très
malheureuse – Charlotte. Je ne vois pas Werther comme un homme dépressif, il
est seulement conséquent. Au
moment où il
apprend qu’il ne trouvera jamais son bonheur, que cette
passion pour Charlotte ne pourra pas vivre, il dit : « C’était tout. »
Werther a une très forte personnalité, à tel point que dès que je pense à ce
personnage, j’ai la chair de poule.
Votre grand mentor est un autre ténor célèbre
: Plácido Domingo.
- A Mexico-City j’avais la chance, en ce
temps-là encore comme baryton, de participer au Programme Sivam
pour jeune artistes auquel d’ailleurs Rolando Villazón avait
aussi participé. Sivam signifie : Sociedad Internacional de
Valores de Arte Mexicano (Société Internationale des
Valeurs d’Art du Mexique) et elle est dirigée par Pepita Serrano, une
bonne amie de Plácido Domingo. Dans le cadre de Sivam,
j’ai obtenu « Domingo Scholarship », une bourse qui m’a permis de
continuer mes études de chant. A l’an 2000, à
l’occasion du Gala annuel des étudiants en dernière classe, auquel moi aussi, j’ai chanté,
Plácido aussi était au Mexique. Il a annoncé spontanément
qu’il participerait au concert. Je n’arrivais pas à y
croire : être en scène ensemble avec ce chanteur que j’admire tellement, dont je
collectionne les disques, et j’étais nerveux à tel point que je ne pouvais
dormir pendant deux nuits. Après que j’ai fait mon solo –
j’ai chanté l’air de Valentin « Avant de quitter ces lieux »
de Faust de Goethe – Plácido m’a tiré dans un coin et il a dit
qu’il voulait me parler après le concert. Au diner, nous
avons discuté au moins une heure, il a posé des questions, m’a
donné des conseils, et pour conclure, il m’a dit : « Tu sais,
Arturo, quand j’avais ton âge, mon baryton sonnait semblable; je
pense que tu es ténor. »
Bien sûr, je me suis déjà posé cette
question. Tous les jeunes barytons veulent bien être ténor (il rit).
Non, sérieusement, moi aussi, j’avais la même idée, et
l’opinion de Plácido a fermement confirmé ce pressentiment. Et ça,
c’était la vraie décision. Immédiatement après que j’ai fait
ce changement, j’ai reçu des offres qui, bien sûr,
influençaient fortement ma carrière : Roméo, Rodolfo, Pinkerton.
C’est seulement en 2005, au Concours Operalia à Madrid, où
j’ai gagné les prix de Zarzuela et de CulturArte, que Plácido m’a
entendu la première fois chanter comme ténor. Un peu plus tard,
j’avais le grand bonheur à Valencia : monter avec lui sur
une vraie scène d’opéra, lui comme Cyrano de Bergerac et
moi comme Christian, son rival maladroit. Plácido est un
meveilleux mentor. Je lui dois beaucoup.
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OPERNGLAS 01-2011
DAS PORTRÄT
ARTURO CHACÓN-CRUZ
ARTURO CHACÓN-CRUZ
Er ist einer der großen Aufsteiger der internationalen Opernszene. Von
Plácido Domingo entdeckt und gefördert, singt er im Januar in Lyon den
Werther in Rolando Villazóns erster Regiearbeit in Lyon. Mark Fiedler
sprach mit ihm. Ausschnitte aus dem Interview.
Ihre jüngste Premiere war »La Bohème« in Liège. Der Rodolfo hat sich in den letzten Jahren zu einer Ihrer Paraderollen entwickelt. Die Puccini-Oper enthält Arien und Duette, die zu den populärsten des gesamten Repertoires gehören, die historischen Referenzen sind beeindruckend. Wird es einem jungen Sänger da nicht schon mal bang?
Ihre jüngste Premiere war »La Bohème« in Liège. Der Rodolfo hat sich in den letzten Jahren zu einer Ihrer Paraderollen entwickelt. Die Puccini-Oper enthält Arien und Duette, die zu den populärsten des gesamten Repertoires gehören, die historischen Referenzen sind beeindruckend. Wird es einem jungen Sänger da nicht schon mal bang?
Das habe ich mir am Anfang auch gedacht. Man hat Luciano Pavarotti und Mirella Freni im Ohr, kennt José Carreras und Plácido Domingo. Aber als ich diese Partie dann zum ersten Mal auf der Bühne gesungen habe, konnte ich die Spannung spüren, mit der die Leute auf „Che gelida manina” gewartet haben. Es lag ein Knistern in der Luft, und das obwohl oder gerade weil das Publikum das Stück so gut kannte. Diese Erfahrung habe ich bei weniger bekannten Werken nicht so sehr gemacht. Nicht umsonst ist der Rodolfo eine der schönsten, wenn nicht sogar die schönste Tenorpartie, die es gibt.
Lampenfieber haben Sie nicht?
Nein. Zwei Minuten bevor ich die Opernbühne betrete, bekomme ich einen Adrenalinschub, aber der hilft mir eher, mich zu konzentrieren. Es ist wie beim Sport: Adrenalin in Maßen gibt den gewissen Kick. Hat man zu viel, ist man komplett durcheinander. Es ist wichtig, den Mittelweg zu finden.
Der Rodolfo ist wohl die Partie, mit der man Sie auch im deutschsprachigen Raum am stärksten identifiziert. Wie erleben Sie das Publikum hier?
Ich war schon bei meinem Deutschland-Debüt an der Berliner Lindenoper beeindruckt, wie aufmerksam das deutsche Publikum war – und wie extrovertiert und begeisterungsfähig. Ich erlebe seitdem immer wieder, wie sehr sich die Deutschen auf eine Oper vorbereiten. In vielen südlichen Ländern geht man ins Opernhaus, um sich zu amüsieren und sich der Öffentlichkeit zu präsentieren. Nicht dass ich etwas gegen Entertainment hätte, auch das gehört zum Musiktheater. Aber viele Leute wissen dort überhaupt nicht, worum es eigentlich in dem Stück, in dem sie sitzen, geht. In Deutschland hingegen investiert man sehr viel Zeit in Kunst und Kultur. Auf einem Flug von Köln nach Berlin war einmal ein Sitznachbar von mir so vertieft in seine Lektüre, dass ich ihn fragte, was er denn da für ein spannendes Buch lese. Er antwortete „Scènes de la vie de bohème“ von Henri Murger. Er wollte abends in Berlin in »La Bohème« gehen...
Wie ist das Publikum in Ihrer Heimat Mexiko?
Komplett anders. In Mexiko nimmt man die Oper zwar weniger ernst, aber das Publikum ist trotzdem fantastisch. Leider wird dort Oper nur verhältnismäßig selten gespielt. Ich kann mich nicht entsinnen, dass in meiner Heimatstadt Sonora, im Norden des Landes, mehr als zwei, drei Opernproduktionen in den letzten beiden Jahrzehnten aufgeführt worden sind. Das ist in Mexiko-City natürlich anders, aber auch dort fallen sehr oft Vorstellungen aus – aus wirtschaftlichen und auch aus politischen Gründen. Die Verantwortlichen setzten leider andere Prioritäten.
Im Januar werden Sie als Werther in Lyon auf der Bühne stehen, und zwar beim Regiedebüt eines Ihrer Kollegen und Landsmannes, Rolando Villazón. Wie kam es zu dieser Zusammenarbeit? Kannten Sie Rolando vorher schon persönlich?
Ich bin Rolando zum ersten Mal schon vor zehn Jahren begegnet. Wir haben sogar gemeinsam auf der Bühne gestanden – ich als junger Bariton in der Partie des Marquis aus »La Traviata«, er als Alfredo. Das war in Mexiko-City. Danach sind wir uns regelmäßig über den Weg gelaufen, einmal in New York, als ich bei einem Konzert in der Carnegie Hall mitgewirkt habe, und erst kürzlich in Berlin, als ich dort den Rodolfo und er den Lenski sang. Dass ich jetzt sein Werther in Lyon bin, freut mich sehr! Das Casting hat sich allerdings rein zufällig ergeben. Ich habe die Partie vor kurzem zum ersten Mal in Moskau ausprobiert. Rolandos Produktion wird also meine zweite Interpretation sein. Werther ist für mich die richtige Rolle zum richtigen Zeitpunkt.
Wie wird Villazón den Werther szenisch umsetzen?
Dazu darf ich jetzt leider noch nicht viel sagen. Nur so viel: Es wird ein sehr leidenschaftlicher Werther sein, ein Gefühlsmensch, auch ein Mensch, der zwischen Intellekt und Irrationalem steht. Mich persönlich fasziniert immer wieder Goethes Werther. Er ist ja ein sehr positiver Mensch: Er liebt die Natur, die Kinder, die Poesie und natürlich auf sehr unglückliche Art und Weise Charlotte. Ich sehe den Werther nicht als depressiven Menschen, er ist nur konsequent. Von dem Augenblick an, in dem er weiß, dass er sein Glück niemals finden wird, diese Leidenschaft zu Charlotte nicht leben darf, sagt er: „Das war’s!” Werther hat eine derart starke Persönlichkeit, dass ich sofort eine Gänsehaut bekomme, wenn ich an diese Figur denke.
Ihr großer Mentor ist ein anderer berühmter Tenor: Plácido Domingo.
In Mexiko-City hatte ich, damals noch als Bariton, die Chance, am Sivam-Programm für junge Künstler teilzunehmen, an dem übrigens auch Rolando Villazón teilgenommen hat. Sivam steht für Sociedad Internaciónal de Valores de Arte Mexicano und wird von Pepita Serrano, einer guten Freundin von Plácido Domingo, geleitet. Im Rahmen von Sivam wurde mir das „Domingo Scholarship“ angeboten, ein Stipendium, das es mir ermöglicht hat, mein Gesangsstudium fortzusetzen. Im Jahr 2000, als die jährliche Gala der Absolventen, bei der auch ich gesungen habe, vor der Tür stand, war auch Plácido selbst in Mexiko. Spontan meldete er sich an, um am Konzert teilzunehmen. Ich konnte es kaum fassen, war derart nervös, mit diesem Sänger, den ich so bewunderte, dessen Platten ich sammelte, auf der Bühne zu stehen, dass ich zwei Nächte nicht schlafen konnte. Nachdem ich mein Solo hinter mich gebracht hatte – ich sang Valentins „Avant de quitter ces lieux“ aus Gounods »Faust« – nahm mich Plácido zur Seite und sagte, er möchte nach dem Konzert mit mir reden. Beim Dinner plauderten wir mindestens eine Stunde miteinander, er stellte Fragen, gab mir Ratschläge, und sagte zum Schluss: „Weißt du, Arturo, als ich in deinem Alter war, hat mein Bariton ähnlich geklungen; ich denke, du bist ein Tenor“. Natürlich hatte ich mir die Frage auch schon gestellt. Jeder junge Bariton möchte doch ein Tenor sein (lacht). Nein, im Ernst: Ich hatte mir selbst auch diese Gedanken gemacht, Plácidos Aussage aber hat diese Vorahnung felsenfest bestätigt. Und es war die richtige Entscheidung. Unmittelbar nachdem ich den Wechsel vollzogen hatte, kamen die Angebote, die meine Karriere nachdrücklich beeinflusst haben: Roméo, Rodolfo, Pinkerton. Erst 2005 beim Operalia-Wettbewerb in Madrid, wo ich den Zarzuela- und den CulturArte-Preis gewann, hat mich Plácido zu ersten Mal als Tenor gehört. Wenig später hatte ich dann in Valencia das große Glück, mit ihm gemeinsam auf einer richtigen Opernbühne zu stehen: er als Cyrano de Bergerac und ich als sein unbeholfener Rivale Christian. Plácido ist ein wunderbarer Mentor. Ich habe ihm sehr viel zu verdanken.
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