Photos avant et après la première représentation 💗
Le récital de Rolando avec Carrie-Ann Matheson, le 14 octobre dernier, marquait son grand retour à l'Opéra de Vienne .
Quelle immense joie pour le public de le retrouver pour les représentations de "Pelléas et Mélisande" (27 et 30/10 - 2 et 5/11) !!
La chronique de Catherine et Antonella :
La première de ce drame lyrique, en cinq actes et 12 tableaux, eut lieu en 1902, alors que C. DEBUSSY avait assisté à la première de la pièce de M. MAETERLINCK en 1893.
Voici ce que le compositeur écrivait à ce sujet :
"J'ai voulu que l'action ne s'arrêtât jamais, qu'elle fût continue, ininterrompue. La mélodie est antilyrique. Elle est impuissante à traduire la mobilité des âmes et de la vie. Je n'ai jamais consenti à ce que ma musique brusquât ou retardât, par suite d'exigences techniques, le mouvement des sentiments et des passions de mes personnages. Elle s'efface dès qu'il convient qu'elle leur laisse l'entière liberté de leurs gestes, de leurs cris, de leur joie ou de leur douleur. »
Avec fidélité au symbolisme de l'auteur, le monde représenté est onirique et chaque personnage n'a ni passé, ni avenir, ce qui contribue à l'atmosphère mystérieuse et même inquiétante qui règne tout au long de l'oeuvre.
La mise en scène et les lumières de Marco Arturo Marelli , où domine l'élément aquatique, est épurée, sobre et les éclairages froids sur des décors gris et sombres. Seuls, les deux héros se détachent avec leurs vêtements blancs, comme des êtres irréels.
Du plus petit au plus grand, tous les personnages sont admirablement interprétés, et lors des deux premières représentations de la série auxquelles nous avons eu la chance d'assister, nous avons retenu trois artistes d'exception : Kate Lindsey, Simon Keenlyside et Rolando.
K.Lindsey est une Mélisande de rêve tant par sa grâce éthérée que par la souplesse de sa voix qui exprime à la fois fragilité et séduction. Sa présence est un constant enchantement.
S. Keenlyside est un Golaud puissant par son impact vocal qui égale son remarquable talent d'acteur.
D'abord protecteur puis, brusquement, dominateur et jaloux, il est dévoré par le feu de la suspicion qui lui fait perdre toute raison et le conduit au meurtre et au désespoir.
Enfin, Rolando qui incarne Pelléas -(bien différent de ceux de Berlin et Hambourg)- captive le public par son interprétation mesurée mais intense du personnage complexe, à la fois pur, respectueux et passionné. Son aisance vocale dans ce rôle très exigeant et son charisme irrésistible font de lui un Pelléas hypersensible, tendre, idéal...
Il doit même relever le défi, imposé par le metteur en scène, de chanter une scène complète dans l'eau (tiédie, d'après l'intéressé... 
). Deux éléments cruciaux de ces représentations : la diction exemplaire de tous les artistes qui permet à la poésie du texte de rester intacte et la splendeur orchestrale dirigée avec une grande subtilité par le Maestro Altinoglu.
Lorsque retentirent les notes finales, un silence absolu régna quelques secondes avant la première salve d'applaudissements. Ce qui traduit bien l'implication du public et de tous les artistes ,en parfaite communion du début à la fin du drame.
UN IMMENSE MERCI A TOUS !! 💖💖💖
Catherine et Antonella
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