23 jun 2014

COSÌ FAN TUTTE - LA SCALA 21/06/14




MERVEILLEUX COSI FAN TUTTE MAIS SCANDALEUSE SCALA !!!!!


En cette première du Cosi Fan Tutte, la Scala était pleine, ou presque et les dames Milanaises très élégantes portaient  bijoux et très belles robes.  J'avais fait la folie d'acquérir une place d'orchestre , aucune autre place correcte n'étant libre lors de la location internet. La Scala, étant un très vieil édifice, les places où l'on voit bien sont rares, et très très chères. J'ai donc pu apprécier cette soirée dans un total confort visuel.

Et quelle soirée !!!!, avec une mise en scène très inventive, sobre mais esthétique, très vivante, drôle, cruelle et triste ,  désabusée  et qui pose la question :  "Que valent les sentiments amoureux ??? ils ne durent pas, ils sont changeants comme le temps "

Dans ce Cosi, si bien interprété, j'ai ressenti comme jamais, comment Mozart a su parfaitement mettre en musique , toute la sensualité des sentiments amoureux. Cosi est un chef d'oeuvre !!!!

L'ensemble était très bien interprété, j'ai particulièrement  aimé Maria Bengtsson, et Katia Dragojevic, deux splendides jeunes femmes, excellentes chanteuses et comédiennes, ainsi que le Giulielmo du bel Adam Plachetka.

Quant à Ferrando, plus exactement Rolando, sa voix était d'une beauté céleste, qui m'a propulsé dans un monde de sublime beauté. es talents d'acteur de Rolando ne sont plus à démontrer, et il a  de nouveau conquis le public par sa drôlerie, sa vivacité, sa sensualité,  mais aussi en exprimant  la colère et la tristesse

Les performances physiques des deux chanteurs , dans cette mise en scène, sont très éprouvantes et remarquables, ce sont des performances d'athlètes de haut niveau. escendre un escalier la tête en bas, sur le ventre, et chanter !!! impensable et pourtant ils l'ont fait !!! Sans parler des nombreuses chutes et autres cascades : ils devaient tous les deux être couverts de bleus.

La soirée s'est terminée sous les applaudissements très chaleureux du public. Comme il est de coutume les soirs de première, à la Scala, les logionistes se sont manifestés en "bouant" quelques chanteurs dont Rolando et aussi Daniel Barenboïm.

SCANDALEUX !!!!

Mais ... Rolando est un Prince !! un Seigneur qui leur a répondu par deux fois en leur envoyant des baisers !!!!

CHAPEAU l'artiste !!!!!.

Pour la représentation du 21, malgré le prix élevé des places, nous étions dans une loge où l'on ne voyait rien si l'on n'était pas debout !!!. Parfaitement inadmissible !!! Fort heureusement à l'orchestre quelques places étaient libres et nous avons pu nous déplacer au 2e acte et savourer pleinement cette deuxième soirée.

Une deuxième très grande soirée,  très applaudie, avec un public conquis.

La voix de Rolando est vraiment faite pour Mozart, elle coule sans efforts, les couleurs y sont exceptionnelles, elle est divine et enchanteresse.

Merci et bravo à tout le casting pour ces merveilleuses soirées !!!

BRAVO  et encore  MERCI ROLANDO 

Danièle



COSI FAN TUTTE ossia la scuola degli amanti -   Teatro alla Scala - 21 juin 2014 

Cosi fan tutte... e cosi fan tutti quanti.

Si le librettiste L. Da Ponte affirme ici, bien sévèrement, que toutes les femmes sont capables de tromperie et de trahison, il me semble qu'en réalité, les torts soient largement partagés... et que les deux héros masculins ne soient pas vraiment des modèles d'honnêteté. La grande ambiguïté du final en est d'ailleurs une preuve (de plus).

Après avoir vu la version concert de Baden Baden (11 juillet 2012), j'étais impatiente de voir la version scénique, pour la toute première fois en live.

La scène :
Durant toute la première partie, hélàs !  ma place assez mauvaise dans une loge du troisième étage ne me permit qu'une vision tronquée de l'action et je dus subir une sorte de "pollution"  car une voix féminine "off" était audible, comme si quelqu'un avait allumé une radio...Il y eut bien quelques timides protestations, sans suite...Je me suis demandée si cela provenait des nombreuses loges qui abritaient les caméras de la RAI. Heureusement, je pus me déplacer à l'orchestre après l'entr'acte et profiter au mieux de la seconde partie.

L'action située dans ce grand espace blanc- avec comme uniques taches de couleurs les deux robes bleu et turquoise de Dorabella et Fiordiliji, toutes deux élégantes et belles face à leurs amoureux tout aussi séduisants dans leurs costumes noirs-  évite d'emblée un climat qui aurait pu être froid, grâce au jeu des protagonistes dont la complicité est évidente dès les premières minutes. 
En retrait et pourtant omniprésent, le cynique Don Alfonso "tire les ficelles" de ses marionnettes et, pour ma part, je peine à croire que deux jeunes hommes se laissent manipuler si naïvement et que leurs fiancées se laissent berner de la sorte. Car si la mise en scène actuelle ne manque pas de qualité, elle créé aussi certaines invraisemblances : pas de déguisements pour cette supercherie, pour moi assez peu crédible, par rapport à la modernité affichée.  Changer un costume noir contre un blanc... même parfois souillé de terre... des masques africains... rien de tout cela ne me semble plausible.

Les acrobaties répétées que doivent réaliser les artistes sont parfois exagérées, même risquées, et les chanteurs ont bien du mérite.
Si j'ai compris certains symboles, je reste perplexe quant à la terre qui, non seulement recouvre les vêtements des 2 héros à leur retour "de la guerre..." mais aussi qu'ils malaxent et jettent sur les murs.  Je serais intéressée d'avoir quelques éclaircissements sur ce sujet.

La musique :
Ce fut une soirée de fête -(et aussi une vraie Fête de la musique en ce 21 juin)- car la réunion de quatre magnifiques artistes, en parfaite symbiose, ne pouvait que donner un résultat des plus convaincants :  Les voix s'entremêlent harmonieusement  et pourtant on parvient à les écouter  individuellement  sans qu'à aucun moment elles ne soient couvertes par le volume orchestral.

Si je fus moins enthousiaste pour le solide Don Alfonso de M. Pertusi, au jeu stéréotypé  et sans grand relief vocal, en particulier dans le merveilleux trio d'adieux : "Soave sia il vento" et pour la voix parfois stridente de S. Malfi ( Despina), je fus  séduite par le timbre chaud et le charisme de la très belle K. Dragojevic, coquette Dorabella qui n'hésite pas longtemps à se laisser convaincre, en parfait contraste avec sa soeur Fiordiliji, plus troublée et hésitante, la charmante M. Bengtsson dont la voix lumineuse enchanta l'auditoire.
La vraie complicité scénique des deux héros masculins est un atout majeur dans cette production : Non seulement A. Plachetka fut un superbe Guglielmo dont on a pu  apprécier les qualités d'athlètes et la voix sonore et chaude, mais son association avec Rolando fut, une fois encore, très efficace.

Rolando fut un Ferrando parfait, et certains pourront penser que j'exagère... peu importe : il colle parfaitement au rôle avec cette manière innée de se couler dans le personnage. Après la magie d' "Un aura amorosa" exquis de délicatesse, sa voix contrôlée, puissante et toujours si modulée, comme s'il pensait chaque mot, lui permit d'ignorer les difficultés si nombreuses d'un rôle fort complexe.
L'acteur Rolando sut remplir l'espace avec le génie inventif qu'on lui connait, facétieux mais aussi désespéré, toujours avec la même aisance, le même charme.

La fin du spectacle fut fort chaleureusement et unanimement accueillie par les "Bravi" du public et ils étaient d'autant plus mérités qu'il ne faut pas oublier que toute la troupe n'avait eu qu'un seul jour de repos entre les deux représentations.

Catherine


Fotos: Anne














Gracias a Danièle, Catherine y Anne por crónicas y fotos

3 comentarios:

  1. Merci Anne pour ces belles photos .Catherine,Danièle vos chroniques différentes ,mais très complémentaires riches l'une comme l'autre de savoureux détails
    Le metteur en scène a t'il des trouvailles toujours judicieuses ? ?.
    Bravo Rolando pour son engagement total ,vocal,scénique .

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  2. Comme toujours - de belles photos, chroniques détaillées, beaucoup de détails intéressants sur la production ...! Merci à TOUTES ,,journalistes" pour les messages des deux nuits à Milan. En passant- cette casquette ressemble vraiment intéressante, un peu ,,crazy".

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  3. Merci Danièle et Catherine pour ces chroniques très riches offrant une analyse détaillée et mentionnant aussi les nombreux doutes concernant la mise en scène, et Anne pour les photos toujours superbes.

    Même si j'ai beaucoup beaucoup aimé la mise en scène de Guth, je reste perplexe en ce qui concerne d'innombrables détails inexplicables. Non seulement les traces de boue sur les costumes, mais aussi et surtout le fait que les chanteurs jouent pieds nus pour la plupart du temps. Pour quelle raison? Est-ce que cela ajoute quelque chose de plus à l'opéra? Et pourquoi les deux "Albanais" (????) se cachent-ils dans le sombre, dans un masque africain et les femmes les chassent-elles une lampe de poche à la main? ... etc., etc....Cependant, j'ai aimé l'ensemble un peu fou, cette choréographie fort acrobatique et l'ambiance pleine de vie.

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